mercredi 21 mai 2008

Comme un bien.

Le bien commun. Un bien beau titre. Qu'est-ce que le bien commun? On peut penser à la notion de bien-être général, de choses physiques appartenant à la communauté, ou encore le temps de bénévolat donné par un ensemble de personnes pour un projet.
Dans la première catégorie, c'est une utopie de croire qu'un jour nous allons vivre dans un univers où tous les gens seront heureux. Il y aura toujours quelqu'un pour nous barrer la route, un inconscient qui ne regardera pas avant de traverser la rue, des gens qui croient que d'autres sont payés pour ramasser les déchets jetés par terre, d'autres qui dans un geste de protestation souilleront la propriété dite publique par un graffiti non esthétique. Il y aura toujours des gens malheureux parce qu'il y aura toujours des gens qui penseront à leur bonheur avant celui des autres. Dans ce cas, le bien commun commence par une prise de conscience que les libertés des uns ont comme limite celle des autres. Si on cherche à rendre heureux les gens qui nous entourent, il en résulte qu'on voit toujours des sourires autour de soi. Ça, c'est bon pour le moral.
Les biens publics utilisent une deuxième signification du terme "bien commun". Les parcs, la piste cyclable, les rues, les murs des édifices, les appareils laissés à notre usage, les livres d'une bibliothèque, les babillards, le matériel scolaire, les centres commerciaux, les aires de repos ou les aires de jeux, tous ces biens que nous avons le loisir d'utiliser à nos fins sont gratuits pour certains, mais ils peuvent coûter cher à une communauté d'individus qui voient en leur fonction des bénéfices communs. Certains individus négligent ces biens, les souillent, les endommagent, en prive l'usage à la communauté par le vol, le bris, ou laissent ces biens dans un état peu attirant. Laissant sa trace de facon souvent anonyme, les vandales coûtent cher à leur victimes. Et quand la communauté n'a pas les moyens de remplacer, les usagers normaux sont frustrés par l'absence de ce qu'ils avaient l'habitude d'utiliser. Des livres gribouillés, des ordinateurs défectueux, remplis de virus, aux périphériques endommagés, des murs graffités, une montagne de papiers d'impression gaspillé, des bancs égratignés, des parcs remplis de détritus jetés à coté des poubelles prévues à cet effet. Cela serait si facile de ne pas endommager ces biens qui nous sont mis à notre disposition, mais pourtant, ces biens se retrouvent souvent plus qu'autrement la cible de vandales, qui n'ont pas d'autres moyens de s'exprimer. Un manque caractéristique de communication. Et souvent, ce sont de petits garnements qui veulent se faire croire "hot" en commettant ces actes de desctruction. Wow...
La troisième version du terme pourrait se traduire par la bonne utilisation des ressources humaines. Un bassin de gens se cherchent souvent des trucs pour se valoriser et le bénévolat est une bonne solution pour le faire. Ils donnent de leur temps aux personnes qui en ont besoin. Popote roulante, magnétothèque, aide humanitaire, soins à domicile, technique de spectacles, production de DVD, écriture d'articles pour journaux étudiants, création de sites web pour la communauté, tant de choses contribuent au bien commun. La sagesse de savoir donner de son temps en trop, de comprendre que le temps qui se perds est perdu pour toujours. Rien n'équivaut la satisfaction de savoir qu'on peut faire quelque chose pour quelqu'un, ne sachant toutefois pas qui va en profiter, et peut-etre même recevoir l'aide inattendue de quelqu'un dans un moment de besoin.
La recette du bien commun, dans toutes les définitions du terme passe par le respect d'autrui, tant par son attitude, par le respect du matériel qui nous est prêté ou encore la prise en considération du temps généreusement donné par une personne. Il est si facile de blesser des gens, briser des choses, ou faire perdre le précieux temps d'une personne, mais ne serait-ce pas mieux de prendre du temps pour réaliser les torts qu'on peut faire par nos (in)actions, rectifier nos comportements, apprécier ce qui nous est alloué, et construire un peu plus la communauté par le don de notre temps, ou surtout éviter de gaspiller les efforts de ceux qui le font.